Thursday, August 9, 2007

Go East, Young Man !!!

Contemporain de la décolonisation, j'avais cru un peu naïvement à l'époque que tout allait changer, tout allait être bouleversé. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque la rhétorique Tiers-Mondiste (en fait, soviétique) avait encore du prestige et de l'attrait pour les jeunes - qui étaient virtuellement tous "progressistes" (être jeune et conservateur, quelle tristesse ! et quel contresens darwinien !).

La déception fut grande. Sans parler des massacres épouvantables de la Partition de 1947 (c'était tout de même bien avant), on assista à la mise en place d'équipes prédatrices et parfaitement incompétentes, généralement camouflées derrière une "expérience de marxisme scientifique" - généralement, mais pas toujours, et l'alignement sur l'Occident n'était certes pas une garantie d'honnêteté !
Simplement, le penchant auto-flagellant des élites occidentales leur faisait dénoncer tout allié corrompu comme une fripouille aux ordres de Washington, tandis que les despotes du bloc opposé étaient parfois vus avec beaucoup de bienveillance (je me souviens d'un professeur de socio à l'ULB, très fier d'avoir reçu l'autobiographie de Kim Il Sung des mains de son auteur et qui l'avait mise en bonne place dans sa bibliothèque. Je précise que cela se passait dans la deuxième moitié des années '70 !).
Cela dit, comme les Amerloques avaient plus de sous que les Popofs, on se mit à compter pas mal de défections, une fois encore accueillies avec des cris de rage par le mêmes intellectuels qui avaient été bien peu sourcilleux sur les exactions précédentes. Ca semblera peut-être outré, mais je certifie qu'il fallut beaucoup de temps avant que certains reconnaissent que les Khmers Rouges y avaient été un peu forts ; et d'ailleurs, Vergès se fait toujours le champion de ce négationnisme.

Mais je m'égare. Mon propos de ce jour est un message d'espoir pour les jeunes générations, un encouragement aux forces vives et fraîches de notre chère Europe. Oui, la vignette ci-dessus représente évidemment l'Inde, pays que je connais un peu, et même un peu plus qu'un peu. Je dirai tout de suite que je n'ai pas eu le coup de bambou pour ce pays, comme tant d'autres l'ont eu et ont tout lâché pour se précipiter dans un Ashram, aux ordres d'un gourou grassouillet et androgyne (il y en a beaucoup, de ces escrocs). J'étais un peu étonné au début de constater l'absence de Coca Cola - étonné et dépité, car c'est un soda que j'aime beaucoup (moins cependant que le Pepsi mais incomparablement plus que le Thumbs Up, qui était alors l'ersatz monopoleur indien du Coca). De même, les corn flakes locaux étaient inconnus de marque et dépourvus de croquant et de goût (et tant pis pour Orwell et ses "disgusting American cereals", j'aime ça et je n'en rougis point). Mais ces points semblaient tellement minuscules face à un pays aussi misérable et complaisant dans la misère - oui, j'avais lu Naipaul, la bête noire du Monde Diplo, et je trouvais qu'il n'en avait pas rajouté.

Cela étant, je ne me faisais pas trop d'illusions : ce n'était pas pour faire échec à l'impérialisme de la firme d'Atlanta qu'on abreuvait les Indiens de sodas substandards, ou qu'on mettait à leur disposition des voitures, des peintures*, des machines-outils etc. de qualité au mieux médiocre. La plus grande démocratie du monde en était toujours à un "non-alignement" soviétophile et à un protectionnisme inusable, lui, et ce plus de trente ans après son indépendance, et alors que tout l'extrême Orient bouillonnait de cette idée toute simple, mais qui allait se révéler payante : Messieurs les industriels, dans trois ans (ou deux, ou cinq, peu importe) on arrête le protectionnisme et on ouvre les frontières ; vois avez ce temps pour vous y préparer.

Oh, bien sûr, ce n'était pas aussi simple ; mais je reste convaincu que ce système non seulement a conduit à un enrichissement sans précédent d'une grande part de l'Asie, mais aussi à son évolution relativement démocratique. Je ne crois pas au libéralisme dans la seule sphère de l'économie, même si c'est un sujet d'intenses discussions.

Bref, car ce billet menace d'être un peu longuet : enfin Manmohan Singh vint. Comm son nom l'indique, MS est Sikh, et lorsqu'il se trouva nommé Ministre des Finances, il appliqua un principe de libéralisme tout simple, analogue à celui que j'ai cité plus haut. "Messieurs les industriels..." etc. Ca ne lui a pas valu que des amitiés en Inde, ou en plus les tensions communalistes étaient toujours vives. Mais il faut voir le résultat, et il est étonnant. Evidemment, le pays a un avantage énorme : ses couches aisées sont anglophones (par ailleurs un anglais délicieux et légèrement vieillot) ; il a par contre un point très noir : ses couches miséreuses sont très nombreuses et analphabètes. Je ne parlerai pas ici du système des castes, on pourrait y revenir un jour. Mais voilà : le pays produit de nombreux ingénieurs très compétents, des artistes de premier plan, d'innombrables films d'un haut niveau de kitschitude, et la nouvelle bourgeoisie consommatrice compte deux ou trois bonnes centaines de millions de gens très Indiens et plus du tout anti-occidentaux. On parle beaucoup de la Chine et de son potentiel, mais beaucoup moins de l'Inde. C'est grand dommage, et je ne le dis certes pas par opposition à la Chine - pays envers lequel je me sens beaucoup d'affinités - mais parce que l'Inde est moins encombrée et donc plus prometteuse, tout au moins à moyen terme.
C'est à vous que je m'adresse, jeunes bataillons assurant la relève de notre chère Europe ! Allez vers l'Est !

Thursday, August 2, 2007

Antonioni...

Eh oui, Michelangelo Antonioni... Dieu sait que j'ai adoré l'Avventura quand grand adolescent je l'ai vu. Peu importaient les sarcasmes du "méprisable" Audiard (dont le fils est par ailleurs un excellent metteur en scène) : Antoniennui, inespresso lungo etc. Mais quelle révélation c'était ! Et puis, au ciné-club, La Notte, plus tard au ciné Blow-Up, wow ! Désert Rouge, bof... Profession Reporter, aïe, justement, nous étions passé par Illizi, et ça ne marchait pas du tout ! Zabriskie Point, affreux ! Eros, n'en parlons même pas, ce devenait un vieillard libidineux. Et puis, revoyant l'Avventura et Monica Vitti qui prenait un air bête, je me suis dit que j'avais vieilli ; mais sans doute pas autant que le film. L'Eclipse avec son carton final "Ils ne devaient jamais se revoir" (plus ou moins ça), bon dieu que c'était con prévisible... Et puis, le réflexe pavlovien Antonioni-incommunicabilité, la grosse tarte à la crème.

Formalisme, préciosité... oui, mais quel sens de l'image !

Wednesday, August 1, 2007

Le four des transes

Oui, c'est très mauvais, et ce n'est sans doute pas original du tout, mais c'est plus fort que moi.

Alors donc, parfaitement d'accord avec Eviv Bulgroz, ce tour de France était le plus chouette de tous. Jusqu'alors, chaque fois que la radio se mettait à me raser avec ce genre de conneries fadaises, je changeais de station ; cette année, je montais le son. Et ce qui suivait était presque chaque jour à se tordre. Les fulminateurs et les excommunicateurs, les moralisateurs et les de-leçons-donneurs se succédaient à un rythme infernal tandis qu'on entendait à l'arrière retentir l'appel aux dopés.
Et le soir, avec toute ma petite famille rassemblée bien sagement autour du grand feu de bois, je racontais les dernières du jour : qui avait été exclu, quel coureur protestant de son innocence et vouant les vilains dopés aux flammes éternelles était passé à la trappe, etc, etc. Et tout mon petit monde de rire aux larmes ! On en aurait presque regardé la TV pour voir la tête de tous ces rigolos !

Vivement juillet 2008, qu'on rigole encore un coup !

A bas les "riches" !!!

Lu dans le New Scientist du 28/7/07 (oui, c'est un peu long, mais ça en vaut la peine) :

"Victoria Hurth
Peter Wells
(...) But there is a bigger question over the rich. Usually, talk about wealth and sustainability deals with north-south divides, with rich and poor nations. This grand categorisation obscures the large and growing disparities in wealth within countries and the pan-national, multi-location character of the reinvented and expanding jet-set classes, whose consumption decisions disproportionately affect the environmental future of all populations.
The world's wealthiest people are a rather elusive group, despite their popularisation in published "rich lists". Below them, a much larger and growing cohort of high-net-worth individuals (HNWIs) has emerged - those with assets of over $1 million, excluding their primary home.
In 2005-2006 the number of HNWIs grew by 8.3 per cent to around 9.5 million worldwide and their combined purchasing power grew 11.4 per cent to $37.2 trillion - an average of $4 million each. Though the majority come from traditionally wealthy countries, the highest growth rates are in places such as India, South Korea, China and Russia - where wealth inequalities are also stark.
As wealth and income increase so the consumption of carbon-intensive products such as meat and gas-guzzling cars rises. The wealthy are more likely to take carbon-heavy private jets and to fly more in general, when most of the world's population have no possibility of flying at all. But carbon emissions are only part of the environmental problems associated with concentrated wealth. For example, the wealthy can afford the astronomical prices of products derived from rare species, helping to drive them to extinction. Criticising wealth, its increasingly uneven distribution and consumerism is one of the great taboos of modern society, but given the scale of the environmental crisis we face, it has become an imperative.
It is surprising how little we know about the environmental cost of today's wealthy lifestyles or how sustainable affluent lifestyles might be created, but we can safely say that targeting the consumption and lifestyle habits of these relatively few individuals will bring the largest benefits in terms of progress towards sustainability and social justice.
School of Business and Economics, University of Exeter
BRASS, Cardiff University "

Voilà. Je pensais qu'on appelait des gens possédant un capital d'au moins un million (de dollars ou d'euros, peu importe) des millionnaires, mais non, ce sont des HNWI. Hurth et Wells auraient sans doute préféré un acronyme sonnant mieux, comme BEUARK ou YECCH, mais HNWI n'est pas si mal, ça fait penser aux voyages de Gulliver.

On ne connaît virtuellement rien de ces HNWI, mais ce sont sûrement de grands méchants qui bouffent de la barbaque à chaque instant (de préférence d'animaux en voie d'extinction), qui se déplacent en Hummer et en jets privés.
Tout de même, on en connaît assez pour savoir que - du moins chez nous, en Occident - c'est dans les couches à revenu élevé qu'il y a une sensibilité "écolo" développée, qu'il y a le plus d'adeptes de l'homéopathie et du végétarisme, qu'on fume le moins, qu'on fait le plus de sport, qu'on achète des Toyota Prius, etc.

Mais voilà : c'est en Inde, en Corée, en Chine que ces HNWI se mettent à grouiller, et là, on ne connaît rien de leur mode de vie, sauf qu'il doit être exécrable ; en fait, on devrait tout simplement interdire aux pauvres de devenir riches, surtout si ce sont des étrangers.



Je ne sais pas trop ce que veulent dire Hurth et Wells quand ils parlent de "targeting the lifestyle habits of these relatively few individuals", mais j'avoue que ça me fait un peu froid dans le dos ; faudrait-il que les masses s'en emparent et les liquident physiquement, comme le proposaient nos joyeux maos des années '70 ?



Un ptit dernier avant la route : les vaches émettent du méthane, devenez végétariens. Les rizières émettent du méthane, ne mangez plus de riz.

Tuesday, July 31, 2007

Ici on dessale !

C'est fait, Sarko (ah, celui-là !) a vendu deux centrales à Mu'ammar pour la désalinisation de l'eau de mer ; son exploitation forcenée des aquifères ne lui suffirait-elle pas ? Ou l'eau accumulée depuis une dizaine de milliers d'années commencerait-elle à se tarir ? Quoi qu'il en soit, c'est tout bénef pour Areva et pour la France (léger trémolo dans la voix, un peu comme de Gaulle, pour ceux qui s'en souviennent).

Evidemment, c'est pas la joie des anti-nucléaires qui se trouvent un peu beaucoup bousculés ces derniers temps. Le porte-parole de "Sortir du Nucléaire" était assez véhément ce midi, moins peut-être par rapport au nucléaire lui-même, mais parce qu'on allait fournir la technologie à un dictateur quelque peu dérangé. Il ne m'arrive pas si souvent d'être d'accord avec ce lobby pour que je ne souligne pas combien cette fois c'était le cas.
Mais peu de temps après, le même porte-parole ajoutait : "D'ailleurs, pas besoin de nucléaire pour désaliniser l'eau de mer, l'énergie solaire peut tout aussi bien le faire, et même mieux !". A bien y réfléchir, ça semble plausible, mais un petit calcul on the back of an envelope s'impose.

Voyons, le rayonnement solaire est d'environ 350W/m2, mais ça c'est une moyenne annuelle sur toute la Terre ; le maximum est d'environ 1.000 W/m2, prenons cette valeur pour base de calcul. Mais bien sûr, c'est une valeur atteinte à midi solaire, il faut l'intégrer sur la journée - admettons 12 heures et en gros proportionnel au sinus de l'azimut du soleil. On arrive (en gros) à 7.000 Wh/m2 (c'est très majoré, mais nous restons dans les ordres de grandeur).
Pour amener un litre d'eau à 40° à ébullition, il faut 60 kcal (de 40° à 100°) + 540 kcal (chaleur latente de vaporisation). Ici, j'exagère un peu dans l'autre sens, car on imagine bien qu'une usine moderne recyclerait une partie de cette chaleur latente. Donc, 600 kcal, disons 1 kWh. Sept litres par jour et par mètre carré.

Or, le Great Manmade River fournit 6.500.000 m3 par jour à Tripoli et Benghazi principalement, soit environ 3 millions d'habitants (tous usages confondus - l'agriculture en consomme énormément). Pour remplacer cette source, il faudrait donc une superficie de 1.000.000.000 de m2 si... si le rendement était de 100 %, ce qui est loin d'être le cas, 10 % me semblant plus plausible. Alors 10 milliards de mètres carrés, c'est tout de même un peu grand... environ le tiers de la surface de la Belgique. Pas de problème en revanche pour une centrale d'un gigawatt.

Maintenant, on ne désalinise plus par distillation, on utilise des procédés comme l'osmose inverse qui nécessitent du courant, pas de la chaleur (oui, je sais).

Non, finalement, le porte-parole n'était pas vraiment convaincant.

Tuesday, July 24, 2007

Voulez-vous briller en société ?...

Reconnaissons-le, la plupart d'entre nous ne sont pas des causeurs brillants, de ceux qu'on s'arrache pour les exhiber dans les soirées mondaines intellos afin de rendre Mme Verdurin verdurine de jalousie.
Vous pouvez toujours essayer les Julio-Claudiens, pour voir (si, si, rappelez-vous : césautica clauné(galo), la vieille anti-sèche), mais franchement, j'ai des doutes.

Si vous désirez connaître mon secret, j'accepte enfin de le dévoiler...


PERSONNE NE CONNAIT RIEN AUX CHIFFRES, et pourtant, il en est d'intéressants :

- 1 train de ferroutage rempli à ras bord de camions = l'équivalent de deux minutes de circulation sur l'autoroute du Nord

- une personne prononce entre 8.000 et 20.000 mots par jour

- il y a 200.000 artistes plasticiens en Belgique

- la consommation annuelle mondiale en essence est d'environ 1 milliard de mètres cubes (et à peu près autant pour le gazole)

- le total mondial de la capitalisation boursière est d'environ 40.000 milliards de dollars, et la part des pays émergents (BRIC compris) n'est que de 8%

etc. etc.



Ah, bien sûr, il ne s'agit pas de citer tout en vrac, on vous flanquerait dehors ; non, non, il faut savamment amener le sujet, puis ferrer ! Avec, bien sûr un petit discours bien senti à la clef (oui, tout de même, il faut faire ses devoirs !). Mais l'essentiel est dans le
nombre, crac ! imparable, vous rivez leur clou aux concurrents.


J'ai tout un stock disponible, chiffres et phrases définitives assortis, envoyez-moi une enveloppe avec votre adresse etc.


Vous recevrez une offre chiffrée.

Monday, July 16, 2007

Logiciels libres et Open Source

Oui, c'est bien sympathique, mais...

Tout d'abord (et ça c'est bien connu), ils sont généralement aussi conviviaux que la statue du Commandeur ; conçus le plus souvent par des informaticiens pour des informaticiens, ils se distinguent par une interface graphique d'une très grande austérité - janséniste ou carrément franciscaine. Ne parlons pas des messages d'erreur, Microsoft et d'autres n'ayant à ce point de vue pas grand'chose à leur apporter !


Comme ils se sont pensés en-dehors du système, ils ont adopté des standards certes non-propriétaires, mais parfois obscurs, et l'interopérabilité ne semble pas leur fort. On a parfois l'impression que leur étendard portait "Kill Bill !" pour tout slogan, ce qui est parfois un peu mince.

Pour ce qui est de la maintenance, là, vraiment, bonne chance. L'open source est une excellente idée sur le papier, et même parfois dans la vie courante, disons à l'université ou dans les labos de recherche. Pour ce qui est des administrations publiques, wait and see, mais je ne me plains pas, il faudra engager des informaticiens nombreux et pointus, ou alors recourir à nouveau à l'outsourcing dont on revient pourtant depuis maintenant pas mal d'années.
Et puis... corollaire du point précédent : une nouvelle profession a pris naissance, celle des débogueurs de logiciels libres ; ils recherchent les erreurs qui se nichent dans les recoins, mais, au lieu de publier le patch urbi et orbi, ils se font payer, excipant du fait que leurs recherches méritent salaire. Et, bien sûr, ils se font payer par les gros comptes ; on parle de patches valant entre 10.000 et 25.000 US$ pour des bugs critiques. Ce qui revient à fossoyer toute l'idée des LL&OS.

Attention bien sûr à ne pas jeter le bébé etc., c'est ce mouvement et ses RFC qui a créé le Net (mais les développements récents sont un peu inquiétants), c'est lui aussi qui a forcé (paradoxalement) les majors à adopter de plus en plus de standards internationaux. Mais je tenais à signaler certaines réserves à certains idéologues enthousiastes ; en tant que responsable informatique, je me moque bien de savoir que j'enrichis Bill si mes PC tournent. Et les plus jeunes d'entre nous s'imaginent que c'est ledit Bill qui a inventé le PC...

Friday, June 8, 2007

Un G8 de plus ?

"Dans la mise en place d'un objectif mondial pour la réduction des émissions [de gaz à effet de serre], nous sommes tombés d'accord aujourd'hui entre émetteurs majeurs. Nous allons considérer sérieusement les dispositions prises par l'Union européenne, le Canada et le Japon, notamment celle de réduire de moitié les émissions mondiales d'ici à 2050. Nous nous engageons à réaliser ces objectifs et invitons les pays émergents à nous rejoindre dans notre démarche."

Il était évident que ce ne serait pas suffisant pour toutes les assos (terme que je hais) qui ont fait leur fonds de commerce de l'environnement, celles-là mêmes qui crient au manque de légitimité de leurs adversaires (pêle-mêle G8, Commission, FMI, voire le Conseil des ministres de l'UE, etc.) mais qui ne se soucient nullement du leur. Ouais, c'est vrai que je ne les apprécie pas beaucoup en général et pour pas mal de raisons.

Cela étant, il ne faut tout de même pas fonder de trop grands espoirs sur ce genre de déclarations solennelles, même si je ne suis pas aussi négatif qu'A. Delaigue à ce sujet. Et je remarque avec la publication des réactions diverses au communiqué final que les "assos" en question admettent de manière très réaliste une augmentation moyenne de 2°C comme objectif à ne pas dépasser. Le dernier rapport du GIEC (Bangkok) envisage les mesures à prendre pour ne pas dépasser 2,5°C.

2°C, c'est énorme !

Je comprends mal que l'évidence de cette énormité ne saute pas aux yeux de tout un chacun. Mais cette augmentation est là, même si du jour au lendemain, nous devions arrêter toute émission de GAES, l'inertie du système est suffisante pour garantir la hausse. Or, clairement, nous ne pouvons même pas envisager non seulement une régression drastique de notre niveau de vie, mais surtout une interdiction absolue du développement matériel de pays du BRIC - ni, höffentlich, de l'Afrique qui pourrait bien avoir un avenir... assez proche.

Alors ?

Thursday, May 24, 2007

Repentez-vous !

L'heure de la fin des temps n'est pas si proche...


J'entendais ce matin le secrétaire général d'Ecolo débattre avec le président du MR ; il se défendait du reproche de manque de sérieux reproché par un auditeur en disant : "depuis plus de 30 ans, le parti Ecolo met en garde contre les catastrophes qui nous attendent" etc etc.


Ce qu'il oubliait de préciser, c'est qu'au début des années '70, la mode catastrophiste en était à annoncer les périls d'un refroidissement intense de la Terre. Vers le milieu des années '70, on commença à parler des épouvantables méfaits des fréons et du "trou dans la couche d'ozone" qui allait nous griller. Curieusement, les chercheur français faisaient savoir au monde que le Concorde ne produisait aucun dommage environnemental (j'ai encore l'article dans un numéro de La Recherche de 1976).


Il est fort regrettable que les écolos aient toujours eu cette attitude catastrophiste, puis qu'ils se soient positionnés tellement à gauche, un comble pour un parti qui se proclamait "ni à gauche, ni à droite" dans ses débuts (ce qui lui valait les inimitiés de la gauche, qui rappelait le mot d'Alain selon lequel celui qui se définit "ni-ni" est en fait de droite), mais cela était normal vu l'origine politique et sociologique de ses membres lors de la montée en force du mouvement (beaucoup de trots déçus et de cathos de gauche). Il est amusant à ce propos de constater combien la gauche voulait enterrer la notion de "progrès", tant en biologie qu'en sciences humaines, mais continue selon ses propres dires à "rassembler les progressistes"...


En attendant, les "écolos" de la première heure (qualifiés en général de protecteurs des p'tits zoizeaux) étaient renvoyés dans les ténèbres extérieures, tel un Antoine Waechter (traité immanquablement de facho, ben voyons), ou chez nous, un François Roelants du Vivier.


Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que les politiques prônées par les écolos sont généralement ultra-dirigistes, inspirées des pays socialistes dont on sait à quel point ceux-ci étaient respectueux de l'environnement (j'excepte évidemment Cuba, cher au WWF).


Enfin, Sarkozy vint... (A suivre, encore une fois...)

Tuesday, May 22, 2007

Ma pauv'planète, t'as l'air toute pâle...

On n'a vraiment pas fini d'anthropomorphiser... Sauver la planète, la planète est malade, le bien de la planète, ma parole, on croirait qu'il s'agit de Tonton Léon ou de la Mère Lanfrit !


Oui, je sais, il y a eu Asimov qui a repris le concept de Gaïa vers la fin de Foundation, et même de façon très décevante pour un écrivain de cette trempe.


Mais notre planète est tout simplement ça : une planète X d'un système solaire Y comme il y en a des centaines de milliards dans les milliers de milliards de galaxies Z. C'est Pascal, si j'ai bonne mémoire, qui parlait de la vie comme une espèce de moisissure à la surface de la Terre. Il n'y a pas de "Dame Nature", seulement des mécanismes simples et crus agitant ce que nous appelons pompeusement la lithosphère, l'asthénosphère, la biosphère et tutti quanti. Et notre modeste contribution à l'émission de GES (gaz à effet de serre) n'est vraiment pas grand'chose à côté des torrents d'oxygène plus que probablement émis par les premiers êtres vivants il y a plus de 3 milliards d'années, oxygène qui a complètement changé la composition de l'atmosphère.


En tous cas, si la Terre est notre Môman, c'est plutôt une marâtre : depuis le Cambrien (càd il y a 600 millions d'années), on compte au moins 5 extinctions massives (entre 80 et 95% de toutes les espèces qui disparaissent !) et autant d'extinctions moins étendues, mais tout de même impressionnantes. Et la petite dernière il y a une soixantaine de millions d'années, qui a entièrement vidé la Terre de ses dinosaures (OK, les oiseaux sont techniquement des dinosaures, mais passons).


Ne nous surestimons pas ; nous sommes très capables de détruire beaucoup (et dieu sait que l'Homme l'a fait ! le mythe du bon sauvage a beau avoir la vie dure, on sait tout de même que les Polynésiens ont éradiqué quasiment toute la faune sur une grande partie de leurs îles, que les Malgaches ont vidé les forêts de la majeure partie de leurs lémuriens, etc. etc.), mais ça n'empêchera pas la Terre de tourner ni le Soleil de continuer son existence de séquence principale. Il m'a toujours semblé bizarre de vouloir se placer sous une autorité morale un peu cucul ("Il faut respecter la natûûûûre") au lieu d'être honnêtement et sainement égoïste ("Si je fous mon environnement en l'air, dans quoi vais-je vivre ?").

Tuesday, May 15, 2007

Catholiques sans le savoir


Enfin, on peut le dire : Pizarre, Cortés et consorts étaient super sympas. On ne peut tout de même pas leur en vouloir d'avoir apporté la variole et diverses autres petites maladies ; d'ailleurs, ils se sont fait refiler la syph, donc ils sont quittes, non ?


Mais surtout, ils ont apporté le catholicisme à ces sauvages (et ils ont emporté l'or). Il ne faut certes pas croire qu'on les a forcés - enfin si, un petit peu, juste ce qu'il fallait pour en faire des martyrs, c'est beau, le martyre, vous savez - non, pas du tout : "le Christ était le sauveur auquel ils aspiraient silencieusement", ce n'est pas moi qui le dis, c'est Benoît XVI, vous imaginez s'il sait de quoi il parle, c'est le pape, après tout ! Notons tout de même qu'ils n'étaient pas tellement silencieux quand on les brûlait sur un bûcher, mais on ne fait pas d'omelettes sans casser quelques oeufs.


Sacré Benoît, t'en rates pas une, décidément ! C'est le Grand Orient qui rédige tes discours ?

Thursday, May 10, 2007

Le libéralisme simpliste

C'est un rituel en France pour les antilibéraux (qui se déchaînent à l'occasion d'une élection dont on entend parler depuis quelque temps) de qualifier la pensée libérale de "simpliste" ou de "naïve", ce qui, par ailleurs n'est pas du tout la même chose.


La première chose à remarquer, c'est ce terme d'"antilibéraux" que se sont décerné différents groupes, de la gauche du PS aux Verts radicaux en passant pas tous les types de trotskystes (et dieu sait qu'il en existe, en France) et les deux ou trois membres du PC qui restent (je suppose les Maos aux oubliettes, mais sait-on jamais). Tous altermondialistes, bien sûr, ça fait mieux qu'antimondialistes pour des gens qui ont toujours le "Prolétaires de tous pays" à la bouche. Mais antilibéraux, par contre, pas alterlibéraux - pourtant, ça ferait plus riche ! Se définir en terme d'opposition me semble étrange, d'autant que l'extrême droite est évidemment elle aussi farouchement antilibérale, tant pour le politique que pour l'économique. Mais enfin, si ces braves gens en ont ainsi décidé, qu'il soit fait selon leurs voeux.


Il va de soi que je ne désire pas refaire l'histoire des libéralismes, le sujet a été exposé en long et en large durant cette campagne présidentielle. Tout de même, cette qualification de "simpliste" me laisse rêveur ; ayant toujours appris à privilégier les explications simples et surtout pas ad hoc, bref à manier le fameux rasoir d'Occam, je ne comprends pas pourquoi il faudrait s'en garder en l'occurrence. Oh certes, dire que le marché arrange tout et à l'optimum est un peu trop simple, je l'accorde, mais après tout, n'est-ce pas aussi le mode de raisonnement par lequel on arrive à la démocratie ? Car la démocratie, elle aussi, est tout de même simpliste ! Je rappelle que les démocraties antiques recouraient au tirage au sort et à l'exercice direct du pouvoir ; plus personne ne propose un tel mécanisme, sauf peut-être quelques soixante-huitards attardés et sans doute Gérard de Sélys. Non, on a trouvé mieux, et presque aussi simple : un Homme, une Voix. Et le tour est joué ? On dira que ça aussi, ça arrange tout et à l'optimum ? Pas vraiment, mais on a essayé tant d'autres combinaisons (en dehors des dictatures pures et simples) : vote plural à la richesse, vote plural au nombre d'enfants, collèges restreints, et j'ajoute ceux-ci, et je retranche ceux-là... Discussions sans fin, aucune théorisation possible, bref pure idéologie.


Un Homme, une Voix.


Donc, le marché pur et dur ? Non, pas plus qu'il n'y a en réalité un Homme, une Voix : il faut être majeur (et là on recommence à pinailler) et capable (on élimine les aliénés, les personnes condamnées à la privation de leurs droits civiques, etc). Le marché s'encadre aussi, mais tout aussi légèrement. Si tout à coup les tribunaux se mettaient à priver un trop grand nombre de justiciables de leurs droits politiques, on ne manquerait pas d'y regarder de plus près. L'économiste le plus libéral approuvera l'existence indispensable d'une autorité anti-trust, comme le démocrate le plus sourcilleux admettra qu'il n'est pas bon d'entrer avec une arme dans un bureau de vote.


Qu'on m'entende bien : je ne dénonce pas de quelconques "effets pervers" du dirigisme, une telle dénonciation ayant généralement pour but de conformer le statu quo, on le sait bien. Une hausse du SMIC entraîne quasi-mécaniquement une hausse du chômage chez les travailleurs non qualifiés (on l'estime en France à - en gros - 10.000 emplois détruits par % de hausse du SMIC. Estimation faite par des économétristes bourgeois à la solde du grand capital peut-être, mais j'attends les chiffres des économéjoyeux prolétariens), voilà, il faut le savoir. Est-ce la fin du SMIC ? Certainement pas ! Les mécanismes sont simples, mais ce qui est complexe, très complexe, c'est l'arbitrage. Et c'est là que le politique intervient.


Le libéralisme est très simple ; l'anarchisme aussi, et il y a une continuité très forte entre les deux...

Monday, April 30, 2007

GIEC, troisième round - vite, en passant

Le GIEC est donc en session à Bangkok pour trouver un catalogue de mesures destinées à retarder et à freiner le réchauffement climatique ; il n'y a pas si longtemps une telle phrase aurait scandalisé plus d'un : le RC, il faut le combattre, non ? Ben ouais, c'est un peu comme le vieillissement, on aimerait bien le combattre (c'est ce que prétendent faire une armée de charlatans), mais on ne peut tout simplement pas...

J'avais dans une chronique précédente (ça fait sérieux, non ?) encouragé mes innombrables lecteurs à consulter le dernier rapport du GIEC en date, et j'attends le prochain avec grand intérêt.

Avec d'autant plus d'intérêt, ajouterai-je, qu'une brève à la RTBF (par la gémisseuse en chef) ce midi m'a mis la puce à l'oreille : il y aurait du tirage dans l'air, étant donné que certaines positions risquent de faire grincer des dents chez "les" ONG...

Alors, oui, évidemment, le nucléaire ou plus généralement la techno, ça n'a pas la cote chez "les" ONG ! Mais on voit poindre ici un certain dévoiement : là où on louait les experts du GIEC de pouvoir résister aux pressions gouvernementales, on a comme un glissement qui leur reprocherait presque de ne pas s'aligner sur les opinions "des" ONG... et quand je dis presque...

Thursday, April 26, 2007

Que des mauvaises nouvelles (suite)


Vous avez probablement lu les articles consacrés aux risques de pollution par les voitures roulant à l'éthanol. Bien entendu, certains ont immédiatement voulu y voir un complot ourdi par les pétroliers, encore qu'on s'explique mal comment Bush, notoirement aux ordres desdits pétroliers, fait un travail de propagande intense pour le bioéthanol.


(Petite parenthèse en passant : Bush est coupable de tout, point à la ligne. Lors de l'affaire des marins britanniques raflés par les Iraniens, il y a eu des manifestations d'"étudiants" à Téhéran, devant l'ambassade du Royaume-Uni. Et que criaient - entre autres - ces sympathiques manifestants ? Mais oui, vous l'avez deviné, "mort aux USA", pays qui n'avait évidemment rien à voir dans l'affaire : c'est pavlovien.)


Non, l'article de Mark Jacobson est simplement une extrapolation numérique d'effets constatés par ailleurs, il n'a rien de révolutionnaire et se contente de reprendre à son compte ce qu'on savait depuis toujours : avant de vous précipiter, évaluez les conséquences. Et puis, après avoir examiné toutes les conséquences prévisibles, on passe graduellement au changement. Mais ça, c'est du domaine du rêve, l'homme ne fonctionne pas ainsi.


A dire vrai, ce n'est pas une mauvaise nouvelle, puisque de toute façon le biofuel n'est pas la solution miracle. Comme l'hydrogène : ce n'est pas, mais alors pas du tout, la réponse ultime, malgré l'enthousiasme de ses fans, dont le célèbre Jeremy Rifkin - l'homme qui brandit toujours le principe de précaution sauf quand il s'agit de son chouchou.


Cela étant, et nonobstant tous les Jeremy Rifkin, les apôtres de la décroissance et les naturopathes barbus à sandales, ce n'est que par la technologie qu'on arrivera à combattre le réchauffement inévitable ; on a beaucoup glosé sur le dernier rapport du GIEC, mais il est plus intéressant de le lire que de lire les ragots colportés sur son compte.

Monday, April 23, 2007

Que des mauvaises nouvelles !


Sauf tout de même que Le Pen a ramassé une beigne...

Le reste est plus triste, jugez-en :
"L'humanité va devoir réduire de 80% d'ici 2050 ses réductions de gaz à effet de serre (GES), soit plus que prévu, si elle veut avoir une chance d'enrayer le réchauffement climatique comme le souhaite l'Union européenne, annoncent jeudi des chercheurs", c'est une dépêche Reuters que vous avez peut-être lue.

Ben oui, ça commence à se savoir : il ne suffira pas de prendre votre vélo le dimanche ! Comme le faisait remarquer un lecteur du New Scientist, à la lecture du "Living Planet Report 2006" du WWF (page 19), le seul pays a avoir une économie durable est, je vous le donne en mille : Cuba ! Je suppose que la Corée du Nord est disqualifiée à cause de sa bombe atomique. Le même lecteur conclut qu'il faudra remplacer le capitalisme - incompatible selon lui avec le développement durable, alors que le communisme se base sur les besoins réels des gens et de la planète.

On peut se demander ce que la planète désire ou ce dont elle a besoin ; inutile de le lui demander, d'ailleurs, il y a des tas de gens qui aiment parler en son nom. Mais on peut effectivement demander aux gens ce qu'ils veulent, et ça, jusqu'à présent, ce n'est pas l'habitude des régimes communistes. Quant on voit les réalisations desdits régimes en matière de protection de l'environnement, on hésite sur le sérieux du bonhomme.

Mais enfin soit : le mode de vie cubain est donc celui qu'il faut viser. Enfin, que NOUS devons viser, car ne comptez pas trop sur les gens du BRIC pour le faire : ils en viennent !
Inutile de dire que personne n'acceptera ce genre de régression ; il est toujours beaucoup plus simple pour les Etats de crier haro sur les USA qui n'ont pas ratifié le protocole de Kyoto - tout en émettant des certificats d'émission de CO2 (les "droits à polluer") parfaitement délirants en se disant que c'est le voisin qui consentira les efforts nécessaires. Résultat : le prix de la tonne de CO2 est passé de 30 euros il y a un an à un peu plus d'un euro aujourd'hui...

Voyons les choses en face : le salut ne viendra pas de la réduction du mode de vie, quoi qu'en pensent les Verts et autres Ecolos (pour eux, il s'agit d'ailleurs plus d'une fin que d'un moyen - ce sont des gens très moraux). Nous devrons de toute façon apprendre à vivre
avec le réchauffement, et ce très rapidement. Mais ce n'est pas la fin des mauvaises nouvelles... (à suivre)

Wednesday, April 18, 2007

Rien que des bonnes nouvelles !

Pas vraiment, non. La première, en tous cas, est plutôt mauvaise - mais attendez la suivante, celle-là vous fera sauter de joie. Vous aimez la lavande - tout le monde aime la lavande. Mais de là à en faire une consommation effrénée, il y a de la marge, et heureusement ! Car il semble bien que l'utilisation excessive d'huiles essentielles de lavande ait provoqué des cas de gynécomastie chez de jeunes garçons. Une epérimentation en règle a confirmé que ces huiles essentielles étaient oestrogéno-mimétiques et inhibaient les hormones mâles.

Si c'est pas malheureux, tout de même ! On ne peut plus faire confiance à personne.
Maintenant, la bonne nouvelle : un comité scientifique présidé par le MIT a remis son rapport sur l'énergie géothermique, et il est bon, très bon, même. Des centrales géothermiques pourraient fournir toute l'énergie requise par les USA - et bien au-delà ; pour être imprécis, plusieurs milliers de fois au-delà.

Les chercheurs évaluent à 1024 joules (un suivi de 24 zéros, c'est celà) l'énergie disponible sous le pays. C'est beaucoup. Même si seule une petite fraction pourrait être utilisée (on parle d'un ou deux pour cent), c'est appréciable quant on sait que la production d'électricité aux USA est d'environ 1.000 gigawatts et qu'un watt, c'est un joule par seconde. Un petit calcul élémentaire nous permet de constater donc que l'énergie disponible pourrait assurer environ 3.000 ans de consommation électrique. Tecnologie rudimentaire : on envoie de l'eau froide, on extrait de l'eau chaude et le tour est joué.

Trop beau pour être vrai ? Eh non, mais comme d'habitude, le diable se cache dans les détails. Il s'agira d'aller farfouiller dans des endroits pas précisément stables, et pomper de l'eau dans des strates baladeuses, c'est un peu comme verser de l'huile sur une autoroute. On en a eu un exemple à Bâle, il y a quelque temps, où une série de mini-séismes sont quasi-certainement dûs à une expérimentation de ce type.

Mais voici tout de même une bonne nouvelle, non ?

Friday, April 13, 2007

Rencontre du troisième sale type

C'est peu de dire que la sale gueule du bonhomme reflète bien son ignominie. Ce très vilain Monsieur, Omar Hassan El Bachir est le dernier en date d'une longue série de dictateurs du Soudan. Comme plus personne ne peut l'ignorer aujourd'hui, c'est lui qui lâche la bride aux janjawid-s ; enfin, ils n'ont pas besoin qu'on les encourage beaucoup, ces vaillants massacreurs, ils ont des siècles de tradition derrière eux.

Petite précision : les massacrés ne sont pas nécessairement chrétiens ou animistes, ce qui pourrait leur valoir le juste courroux de musulmans un peu enthousiastes, non non : ils sont NOIRS, c'est tout ! Les autres sont des ARABES, pur jus, bon teint et tout ! Evidemment, quand vous voyez la binette d'Omar et de ses acolytes, vous vous dites tout de même qu'il y a des charançons dans leur pedigree, car enfin, ils ne sont pas vraiment le portrait craché de Ben Laden ou d'Ibn Seoud.

On a dit et répété que personne ne s'intéressait au Darfour parce qu'il n'y avait pas de pétrole là-bas. C'est un peu court ; il y a des Darfour un peu partout, hélas, et il y a du pétrole au Soudan. Pas beaucoup, sans doute, mais assez en tous cas pour que la Chine, dans son grand élan de générosité pan-africaine (je n'exagère pas, allez n'importe où, vous les y trouverez) déborde d'affection pour un régime qui ne l'a par ailleurs jamais critiquée sur ses petites incartades tibétaines ou ouïgouriques.

Mais voilà qu'arrive Mia Farrow, ambassadrice bénévole de l'UNICEF, et qu'elle rue dans les brancards en menaçant de faire une campagne sur les JO 2008, les rebaptisant JO du Génocide ; elle prévient Spielberg - conseiller artistique des JO - qu'il ne vaudra pas plus que Leni Riefenstahl dans les poubelles de l'histoire s'il n'intervient pas. StSp prend alors sa plus belle plume et rédige une lettre à l'intention de son pote Hu Jintao, le priant d'user de son influence pour, etc.
Diable, diable... Voilà Beijing bien embarrassé. On ne va tout de même pas lui saboter ses JO, tout de même ! Et pour qui, encore ? Une poignée de sauvages qui s'entretuent dans le désert. Que faire ?

Envoyer un missus dominicus, pardi, un certain Zhai Jun, haut gradé protocolaire dit-on, qui a morigéné l'Omar et visité des camps de réfugiés.
Et ce n'est pas tout ! Google, un peu gêné par son appui récent aux Anastasies chinoises, a mis en ligne (sur Google Earth) une présentation sans fard des massacres au Darfour, avec des signes explicites pour désigner les villages razziés.

Tout cela prouve qu'il y a du bon dans l'homme, et même dans les grands hommes. El les grandes femmes,bien sûr, donc reprenez la phrase et mettez les H majuscules qu'il faut, il se fait tard et j'ai la flemme.

Thursday, April 12, 2007

Spencer vs Lysenko

Voilà Sarko qui a encore lancé un fameux pavé dans la mare ! Il est assez difficile de savoir ce qu'il a dit exactement, car les réactions ont été immédiates et ne faisaient pas vraiment dans la dentelle. Puis, il a corrigé, glosé, amendé.

Bien entendu, on a eu droit à toute une série de mises au point "expertes"; je n'en ai pas vu émanant de l'ineffable Jacquard, le penseur pleurnichard et franciscain, mais il a sûrement dû y en avoir.

Premier point : Sarko n'a jamais parlé d'eugénisme, et l'eugénisme a été une pratique très à la mode à une certaine époque, pas seulement chez les nazis (les Suédois, notamment, ont pratiqué la stérilisation forcée à assez grande échelle).
Deuxième point : il ne faut pas mélanger l'hérédité et le constitutif. Mes chromosomes XY font de moi un homme mâle, mais cette masculinité n'est absolument pas héréditaire (je peux avoir des filles). Absolument tous mes parents, frères et soeurs ont été opérés de la cataracte relativement jeunes, et ça m'est arrivé également. Etc., etc.

Bien sûr, lorsqu'il s'agit de comportements complexes, les déterminismes génétiques sont beaucoup plus fluides et modérés - encore que le cas de l'autisme incite à la prudence. Bruno Bettelheim a causé des dommages irréparables en inventant de toutes pièces une étiologie dénonçant une responsabilité active de la "mère frigorifiante". On a été jusqu'à retirer des enfants à leur famille sous ce prétexte. Or, il semble acquis que le syndrome d'Asperger est d'origine génétique, et on s'interroge encore sur les facteurs environnementaux. "La" schizophrénie est également un cas intéressant et en pleine redécouverte.

Lorsqu'on regarde un peu en arrière, on se rend compte que les Sciences Humaines ont régné en maîtres dans la deuxième moitié du XXe siècle. "On ne naît pas femme, on le devient", les mères sont responsables de leur enfant autiste et les pères de leur fils homosexuel, etc. Le Tout-Lacanien l'emportait, mais pas seulement dans le paysage parisien, la grosse artillerie venant évidemment des USA.

On a heureusement évolué depuis, même si une poigné d'irréductibles s'entêtent dans leur pensée baba cool. J'ai lu un article du Monde, où l'auteur, pourtant bien informé, semble-t-il, écrivait tout benoîtement - dans un article virulemment anti-Sarkozyste mais pas spécialement scientifique - "Une des grandes surprises du séquençage du génome humain réside dans la découverte du petit nombre de nos gènes : moins de 30 000". Il est vrai qu'avant ce séquençage, on avait parié sur une centaine de milliers, mais sans aucune raison particulière. Et, tout de même, 30 000, c'est beaucoup. Quant à dire que c'est juste un peu plus que ceux de la Drosophile, oui, mais ce qu'il y a de plus ingénieux dans l'évolution, c'est cette capacité de recycler le vieux. Nos gènes Hox sont virtuellement les mêmes que ceux qui permettent à la Drosophile de se développer. Et puis, n'oublions tout de même pas l'épissage alternatif qui permet à un "pré-gène" (exons+introns) d'être épissé de plusieurs manières différentes - parfois plusieurs centaines ou plusieurs milliers ; comme on estime que plus de la moitié de nos gènes font l'objet d'épissages alternatifs, on dépasse allègrement les 100 000 postulés.

Alors, la pédophilie, dans tout ça ? On pourrait répondre : pourquoi pas la pêche à la ligne ? Je suis né avec les gènes du pêcheur du dimanche... Oui, mais le suicide ? Là, aucun généticien un peu sérieux ne dira : rien à voir. Axel Kahn peut caricaturer en disant "La vision d'un gène commandant un comportement complexe tel que ceux conduisant à l'agressivité, à la violence, à la délinquance, à la dépression profonde avec dérive suicidaire, est ridicule et fausse", il a raison, mais Sarko n'a jamais dit ça. Il n'y a évidemment pas UN gène qui commanderait tous ces comportements, mais comme il y a le syndrome du X fragile, ou celui de Klinefelter, ou de Down - et on peut en citer pas mal - il est évident que les comportements sont le résultat d'une double influence : génétique et environnementale. Tous les parents d'adolescents suicidaires ne sont évidemment pas de "mauvais parents".

Mais c'est tout de même mon père qui m'a appris la pêche à la ligne.

Tuesday, April 10, 2007

Connaissez-vous EuroNews ?

Si ce n'est pas le cas, vous ne perdez pas grand'chose. EN est encore une de ces constructions politico-idéologiques de la Commission (fortement poussée au train par la France éternelle), toujours pleine de bonnes intentions mais généralement très maladroite.

Le contexte était évidemment la Guerre du Golfe (n°1), et la soudaine montée en puissance de CNN. En ai-je entendu des cris d'horreur concernant cette chaîne honnie ! L'anti-américanisme le plus débridé se donnait libre cours, en France bien évidemment, mais aussi ici en Belgique. Combien de mes amis ont-ils alors proclamé leur détestation de CNN - détestation assez virtuelle, par ailleurs, puisqu'à peu près aucun d'entre eux ne connaissait suffisamment bien l'anglais pour résister plus de 30 secondes au spectacle.

Or, CNN n'a rien à voir avec Fox, c'est une chaîne sérieuse, impartiale, intelligente, qu'on peut mettre presque au même niveau que BBC World, un exemple dans la profession.

Mais on ne pouvait décemment pas laisser les Anglo-Saxons truster le marché de l'information TV en continu ; l'"impérialisme" yankee (ou celui de John Bull) ne pouvait plus être toléré ! D'où le nouveau joli mouvement de menton et la création séance tenante d'une chaîne à l'amateurisme inouï, j'ai nommé l'EuroNews des premières années ("Demandez les dernières nouvelles d'hier, demandez !").

Soyons bien clairs, je suis un européen convaincu, tempéré juste ce qu'il faut par un soupçon de principe de subsidiarité. Quand on veut faire de l'Europudding, brasser les points de vue somme toute assez contrastés d'une vingtaine de pays, on débouche immanquablement sur le plus grand commun dénominateur (et pas le plus petit, comme répètent psittacistiquement les commentateurs politiques depuis des années). Et c'est ennuyeux, mais ennuyeux ! Ah, ça, vous n'aurez pas les émissions choc à la Larry King, not a chance, vous aurez droit à ces célèbres "no comment" aussi passionnants que les Interludes de la TV des années 60, ou à des météo, indices boursiers ou résultats sportifs sur fond de musique d'ascenseur.
Dommage.

Wednesday, April 4, 2007

Le seul animal qui...

Est-ce un paradoxe ? Tout de même une question : depuis quelques dizaines de milliers d'années, notre Terre est envahie par des primates qui savent résoudre des équations différentielles, théoriser des groupes de Lie et s'interroger sur les mérites respectifs de la relativité générale, de la théorie des cordes ou de la supraconductivité. Ils sont encore près de nous, dans la glace du cercle polaire, dans les forêts amazoniennes, dans les supermarchés du coin ou en Patagonie. Eux, c'est nous, bien évidemment, vous, moi, nos enfants et nos arrière-grands-parents. L'Homme, quoi. Pourquoi ces drôles de bêtes ont-elles ce cerveau qui leur permet tant de choses finalement peu utiles à leur reproduction ? Disciple dissident de Darwin, Wallace en avait conclu à l'existence d'un dieu instillant ce genre de capacité dans notre espèce.


Hypothèse inutile, malheureusement reprise un peu trop vite. Donc, certains, raillant la notion de "progrès", en ont conclu peut-être un peu facilement à une parfaite égalité entre l'Homme et la Bête (pour faire court). Ou, sinon égalité, du moins simple évolution, et Darwin était le premier à s'interroger là-dessus. Oui, mais, ce sont en général les mêmes qui pleurnichent en disant que l'Homme est occupé à tuer notre bonne vieille planète... (qui en a connu d'autres !)


Soyons sérieux : bien sûr, nous sommes des Primates, bien sûr les chimpanzés sont des cousins, mais tout de même, il est un moment où les différences quantitatives deviennent qualitatives, non ? Encore ne parlais-je que de capacités cognitives, mais il en existe d'autres : la musique, la poésie, l'écriture, l'impératif catégorique... les blogs ! Ce n'est pas pour mépriser nos gentils cousins, loin de là ; ils ont leur mode de fonctionnement tout comme nous, et les Chimpanzés peuvent être d'une cruauté presque pareille à la nôtre - là, je suis d'accord que j'exagère un peu, mais ce sont tout de même de fameux salauds, et si on m'objecte les bonobos, tout ce que je peux dire, c'est qu'on ne les connaît sans doute pas assez : rappelez-vous les dauphins adulés dont on commence à savoir qu'ils ont une triste propension au "gang-rape"...


I rest my case for the nonce, but stay tuned...

Monday, April 2, 2007

Jean-Paul II sera-t-il béat ?

Sans aucun doute, et ça va bon train. Ce n'est d'ailleurs qu'une étape sur le chemin de la canonisation, un peu comme la Belgique est une étape vers Monaco pour Johnny Halliday. On va donc enfin avoir un prénom composé sur le calendrier, mais c'est vrai que les officiers d'état-civil n'en sont plus à examiner celui-ci pour décréter si un prénom est acceptable ou non, et puis d'ailleurs pourquoi c'est que les hommes qui peuvent avoir leur prénom complet sur le calendrier, moi je voudrais bien y voir des Marie-Chantal et des Berthe-Blanche. C'est tro'injuste. Mais tout ça nous éloigne de la béatitude. C'est qu'il en a béatifié, le bougre ! 1.300 "serviteurs de Dieu" ; il a aussi promu 482 saints. Vous imaginez ? Mais c'est à la pelle ! Et ça va vite, aussi, avant il fallait 5 ans pour laisser reposer avant de commencer le processus, maintenant, c'est zou ! au retour de l'enterrement. Je ne voudrais pas passer pour un anticlérical primaire - enfin, disons que je me fiche pas mal d'être classé anticlérical primaire, mais je ne le suis pas. Je pense sincèrement que notre nouveau pape - nouvelle rectification : leur nouveau pape - en fait plus pour déconsidérer le catholicisme que le plus enragé laïc-libre penseur-bouffeur de curés-rationaliste pourrait en faire.

Friday, March 23, 2007

Un peu d'anthropologie

C. a eu la surprise ce matin d'entendre un client qui lui parlait de "son mari". C'était la première fois que ça lui arrivait, et, troublée, elle se demandait si ledit mari appelait son conjoint "ma femme", ce qui aurait ouvert de troublantes perspectives.
Il se trouve que C. est quelque peu agacée de ce "mariage" homosexuel ; la terminologie suiviste d'une institution qui semble tellement décriée ne traduit pas l'aspect novateur de la chose. Bientôt, on l'a dit mille fois, il n'y a plus que les homosexuels qui se marieront.
Je pensais à ce qu'écrivait J.-P. Rosenczweig à propos de l'adoption d'enfants par des couples homosexuels ; son propos prudent était de généraliser : alors, pourquoi pas à 3 ou 4 personnes, par exemple ?
Eh non, l'être humain ne fonctionne pas comme ça ; sa volonté est de vivre en couple et d'avoir des enfants. Différent en cela de ses cousins primates comme lui - et à noter qu'ils ont chacun des fonctionnements différents - l'Homme est monogame à long terme et exige de pouvoir se reproduire.
Le mariage homosexuel est donc génétiquement correct, CQFD.

Thursday, March 22, 2007

Mohammed, Cabu, Val et le reste...

Il ressemble un peu à John Cleese, là-dessus, Val. Et le joli mouvement de menton, mais il n'allait pas vraiment au casse-pipe : le procès avait été plutôt rigolo, les avocats des parties civiles étant aussi allumés que les autres, paraît-il.
Alors voilà, cette stupidité a été à son terme.


Vive la liberté !

Tout de même, qu'est devenue la plainte de ces petits malins du MRAP ? On va pouvoir encore rigoler ?

Thursday, March 1, 2007


Un petit pincement au coeur - voilà 50 ans que le garçon de bureau, l'inclassable Gaston nous apparaissait. J'étais un peu plus jeune à l'époque, mais, abonné à Spirou (ce n'était pas encore Spirou-Magazine) je me souviens de cette fusée dont on ne savait pas encore trop bien ce qu'il devait en advenir. Pif le Chien était derrière moi, mais je recevais encore l'hebdomadaire Tintin ; les prodigieuses planches d'E.P. Jacobs, la merveilleuse aventure d' "On a marché sur la Lune" étaient encore fraîchement dans ma mémoire. Du lard ou du cochon ? Mais Franquin était déjà une figure de première grandeur et son robot meurtrier m'avait soufflé !
Depuis, Monsieur Demesmaeker a peut-être signé son contrat dans les cieux... Serait-ce avec Mme De Keersmaeker (Anne Teresa pour les intimes), pour la faire danser avec lui ?
Ah, souvenirs...

Thursday, February 22, 2007

La liste de Schindler ou celle de Neelie Kroes ?

Notre fringante Commissaire, oui, celle qu'on avait précédemment voulu clouer au pilori car c'était une businesswoman, Neelie Kroes donc - on peut difficilement nier qu'elle soit indigne d'un de ses célèbres prédécesseurs ; mais en plus dure encore.
Il est vrai que depuis quelques années, les relations entre le Commissaire à la concurrence et le Commissaire aux entreprises étaient médiocres ; comment concilier expansion et taille européenne avec un maintien de concurrence "libre et non faussée" ?
Ces bisbilles semblent enterrées, mais on a par contre déterré la hache de guerre contre les petits rigolos qui s'entendent pour se partager les magots. Près d'un milliard d'euros d'amende, tudieu ! c'est pas rien ! L'article 81 dégouline de sang...
Le malin, là-dedans, c'est Kone, qui a craché le morceau et s'en tire avec la queue entre les pattes mais le portefeuille bien garni. Après tout, il a bénéficié de l'entente et il ne paye pas d'amende ; eh oui, c'est la règle, mais si ce rôle de stoolpigeon n'a pas bonne presse en Europe (enfin, dans une partie de l'Europe), il n'en reste pas moins essentiel dans ce genre d'affaires (whistle-blowers diront d'ailleurs ceux qui en sont convaincus). Notez que le montant de l'amende ne peut dépasser 10% du chiffre d'affaires consolidé ; il ne s'agit pas vraiment de punitive damages destinés à faire crouler une entreprise, ce serait ridicule.
Espérons que ça fera réfléchir certains... par exemple à Charleroi, mais je pourrais tout aussi bien dire Hemelindeput ou Trou-lez-Gruyères
Tout cela est bien beau, mais on aimerait une fin moins abrupte ; Schindler, Otis et ThyssenKrupp vont contester l'amende, iront en Cour de Justice, qui réduira et/ou redistribuera les amendes, puis ils payeront une belle somme qui ira directement dans le budget communautaire : une "victoire citoyenne", n'est-ce pas, Ségolène ?
Et ceux qui ont causé un trou d'un milliard dans la caisse, ils s'en tireront comment ? C'est pas des sous-fifres, ça on ne me le fera pas croire ! Ce sont plus que probablement des gens qui ont pignon sur rue, stock-options et parachutes dorés. Disons plaqués or. Eh bien, il est temps de le faire fonctionner, ce parachute ! J'espère que le prochain CA sera houleux chez ces gens et qu'on va virer ceux qui ont fait perdre tant d'argent aux actionnaires !
Ici non plus, je ne retiens pas mon souffle....

Friday, February 16, 2007

Bruno Rebelle : rebel without a cause ?


Petit addendum à un article que j'avais publié récemment.

En retombant sur quelques documents plus ou moins anciens sur ce sujet (les OGM), je suis retombé sur le classique rapport de l'AFSSA et sur le non moins intéressant rapport du Sénat français sur la Mission d'information sur les enjeux économiques et environnementaux des organismes génétiquement modifiés . Quelque chose en effet me trottait en tête suite à un je ne sais quoi d'actualité...
Bon sang, mais c'est bien sûr (je me répète, je le sais) ! Dans le rapport du Sénat, je retrouve cette perle : "M. Bruno Rebelle, Directeur de Greenpeace France, a déclaré lors du débat sur les essais au champ des 4 et 5 février 2002 : « Pour ma part, je n'ai pas de crainte (...) Nous n'avons pas peur des OGM. Nous sommes seulement convaincus qu'il s'agit d'une mauvaise solution. Les OGM sont peut-être une merveilleuse solution pour un certain type de société. Mais justement, c'est de ce projet de société que nous ne voulons pas". On peut difficilement mieux avouer le caractère idéologique de cette opposition ! On objectera que Greenpeace et les autres ne font pas mystère de cet aspect idéologique, mais on sait bien qu'elle est adressée aux militants bovéeux et autres ; pour ce qui est du grand public, il s'agit avant tout de faire PEUR : frankenfoods...

Monday, February 12, 2007

INLAND EMPIRE

On n'a pas souvent l'occasion de voir des films de David Lynch - pour mémoire, il en a tourné une dizaine en trente ans. Mais à peu près chaque fois on en sort retourné (sauf pour Dune qui était totalement raté, DL n'ayant pas la fibre de l'Heroic Fantasy), et INLAND EMPIRE ne fait que le confirmer.
A la différence de Mulholland Drive - dont on pouvait reconstruire la trame et recréer le cauchemar d'une agonisante - peu d'éléments se laissent appréhender aussi "facilement" ici - c'est le long cauchemar d'un spectateur, inspiré par Lynch démiurge. Oui, bien sûr, on assiste à un temps circulaire et des 9h45 qui reviennent, oui, sans doute, l'histoire (?) ou une partie se déroule dans un flash entre les paroles de Zabriskie, oui, évidemment, axxonn est ce signe habituel à Lynch, purement accidentel mais qui prend une valeur lourde grâce au réalisateur. Comment fait-il pour faire comprendre au spectateur que la scène du bruit de plateau à 9h45 est capitale - enfin, non, pas capitale, disons seulement à coulisses et à ressort ?
C'est un film qu'il faut voir plusieurs fois, comme ses autres ; ou ne pas le voir du tout, je comprends bien, car s'il est superbe et, littéralement, prodigieux, il est aussi prodigieusement malsain et déplaisant, mais il ne fallait pas le voir pour s'en douter !
C'est là qu'on voit tout de même ce qui sépare Lynch de Haneke...

Tuesday, February 6, 2007

Encore le nucléaire


J'entendais tout récemment un porte-parole d'Inter Environnement foudroyer les partisans du nucléaire avec l'argument suivant - fort pertinent, par ailleurs :- l'électricité consommée en Belgique (l'industrielle et celle des ménages) représente environ 24% de l'énergie totale consommée en terme de rejets CO2
- si on réduisait cette consommation de 50% (impossible évidemment de l'annuler totalement), on n'arriverait qu'à une réduction totaled'environ 10%
- 10% c'est très peu, donc on peut faire beaucoup mieux dans d'autres domaines
- CQFD.
Plaisanterie ? Sans doute pas. Mauvaise foi ? Hélas, probablement pas non plus. Alors, quelques réflexions :
- 10%, c'est sans intérêt ? Ah bon, alors qu'on nous dit que chaque goutte compte et qu'on nous exhorte à éteindre tous les stand-by des appareils électriques, ce qui compte pour moins d'UN pour-cent de notre consommation ! Très bon conseil, je l'admets, mais qui ne vaut sans doute que pour une partie de ce qu'on peut faire : coupez tous les chargeurs de GSM et de téléphones portables pour voir... Et le thermostat du chauffage central, il suffira de vous lever demain matin (éteignez aussi le radio-réveil !) à 6 heures pour remettre le chauffage en marche
- s'il n'y avait plus de nucléaire, la production d'électricité augmenterait d'environ 50%, pour passer à au moins 35% de la production totale. On arrive déjà à plus de 20% d'augmentation de rejets équivalents CO2... Pas vraiment avantageux !
- et, bien sûr, on peut faire beaucoup dans d'autres domaines, et également dans la production d'électricité - mais c'est moins simple que certains veulent le dire.

Friday, February 2, 2007

Le principe de précaution ?

Mais enfin, quelqu’un pourrait-il m’expliquer ce qu’est ce “principe de précaution” ? Si ça veut dire “mieux vaut prévenir que guérir”, c’est un lieu commun fatigué, homily truth qui sent sa sagesse de grand’mère du type “je n’ai pas les moyens d’acheter des vêtements bon marché” etc. Et si ça veut dire qu’il faut s’abstenir de toute nouveauté sans avoir prouvé idéologiquement, politiquement, sociologiquement, Rawlsiennement et - de manière accessoire - scientifiquement qu’il n’y aura pas le moindre risque à l’introduire, alors on se dirige droit vers le “back to the trees !” de l’Oncle Vania. Ce n’est certainement pas le type de monde que je désire léguer à MES enfants, un monde de pleutres et de pleurnichards.

Thursday, February 1, 2007

Par contre, la cellulose...

...pourrait faire un monde de différence. En effet, la cellulose (rien d'autre qu'un très long polymère de glucose, pour faire simple) est extraordinairement abondante, ne requiert presque rien comme arrosage ou fumure et que ce qui reste des plantes après qu'on l'en ait extraite - la lignine - est un excellent combustible ; la merveille, donc ! Le hic, c'est qu'elle est très stable et qu'il faut pour la digérer des enzymes qui ne se trouvent pas facilement...
Alors, quoi ? Ben, il faut de l'engineering génétique, tant pour bricoler des espèces extrémophiles, ou en tous cas capables de pousser sur des espaces peu fertiles, que pour fabriquer des enzymes et des levures qui feront leur travail de conversion en éthanol. Certaines estimations optimistes du DOE des USA annoncent la possibilité de couvrir 30% des besoins US en carburant d'ici à 2030. Mouais - j'ai déjà vu ce genre de hype, mais enfin, les possibilités sont là - et plus précisément ici ; à prendre évidemment avec le grain de sel proverbial !

Monday, January 29, 2007

L'éthanol ? Ne pas trop se saoûler d'espoir...

A toute chose, "bio" ou "eco" sont bons - ça accroche, ça fait vendre, ça rassure. Ainsi en est-il des "biocarburants" ou du "bioéthanol".
"Terminologie, mon beau souci" avais-je dit en son temps, et voilà que ça me reprend : passe encore pour biocarburant, mais tout juste, puisqu'il est plus que probable que le pétrole a une origine biologique (consultez tout de même les mânes de Thomas Gold à ce sujet). Mais "bioéthanol" ! Depuis quand fabrique-t-on de l'alcool avec du pétrole ? Tchah !
Quoi qu'il en soit, certains enthousiastes (souvent quelque peu intéressés, mais c'est humain, ça...) nous dépeignent l'avenir radieux où nos automobiles rouleront sans l'aide du pétrole, mais en consommant tout simplement de la bonne gnôle bien de chez nous ; un peu comme au Brésil, quoi.
Hélas, nous ne sommes ni chez Peter Pan, ni au Brésil - pas celui, en tous cas, du miracle permanent et de la vie rêvée. Le vrai Brésil, lui, a peu de voitures, beaucoup de canne à sucre et énormément d'espace ; et des politiciens qui n'ont pas froid aux yeux et qui sont parfois prêts à sacrifier quelques milliers d'hectares de forêt amazonienne pour se faire une petite plantation ; les automobilistes, après tout, ont bien la priorité sur les Guaranis, non ?
Dans nos pays, par contre, nous devons nous rabattre sur d'autres récoltes, le maïs aux USA et les betteraves sucrières dans notre vieille Europe, avec des rendements nettement moindres. Ou le blé. Mais ça fait grincer les dents de cultiver du blé à tire-larigaud pour faire rouler Germaine alors qu'il y a des petits ... (quand j'étais jeune, c'était Chinois, puis il y a eu Biafrais, maintenant vous y mettez ce que vous voulez) qui meurent de faim ; bien sûr, ça n'a pas vraiment de rapport, mais c'est suffisant pour faire enrager Lester Brown.
Malheureusement, il n'est pas du tout certain que le rendement en terme d'équivalents CO2 soit avantageux : il faut planter, arroser, engraisser, traiter, digérer, distiller, transporter - et tout ça consomme de l'énergie, beaucoup d'énergie. C'est le sucre qui est le plus facile à traiter, malheureusement sa production demande énormément d'eau, avec tout ce que ça suppose : ponction dans les nappes phréatiques et salinisation des terrains lessivés - et puis, de toutes façons, il n'y a tout simplement pas la place : dans les conditions actuelles, on estime qu'il faudrait 30% des terres agricoles aux USA pour produire assez d'éthanol pour remplacer 10% de l'essence consommée dans les transports.
Le biodiesel (pas plus joli comme néologisme, mais tant pis) aurait-il plus d'avenir, puisque justement, ce moteur avait été conçu à l'origine pour fonctionner sur un peu n'importe quel résidu huileux ? Alors, chaque fois qu'on change l'huile de la friteuse, on peut faire une balade ? Non, mieux vaut l'huile de palme, mais là, c'est la fin des orang-outans ! (parce qu'ils vivent dans la jungle de Borneo, partiellement convertie en plantation de palmier à huile).
Il faut bien voir l'ordre de grandeur du problème : on consomme mondialement nettement plus de mille milliards de litres d'essence et presque autant de diesel. Mille milliards de litres, c'est un milliard de mètres cubes - c'est beaucoup.
Alors, pas de solution ? Peut-être bien que si, mais elle n'est pas pour faire plaisir à tout le monde...
(à suivre)

Thursday, January 25, 2007

Une Commission, une Simonet et des kinésithérapeutes

Ainsi donc, Mme Simonet avait été au bout de ses exigences pour empêcher une ruée des étudiants français vers les écoles belges ; ces étudiants faisaient donc les frais d'un système scolaire (français) parfaitement achaïque et schizophrène. Et, en bonne logique, Mme Simonet - et toute la Communauté française de Belgique avec elle - avait estimé que le contribuable belge-cfwb n'avait pas à remplacer le voisin défaillant.
Dans le petit monde de gauche (modérée ou extrême), les réactions étaient assez mitigées ; oui du bout des lèvres d'un côté, mais pour éviter le dumping scolaire - non franc et massif de l'autre, car il faut éviter le dumping scolaire... Et tous se retrouvent pour condamner Bologne, bien entendu.
Mais voilà, les traités ont été signés et pacta sunt servanda. La Belgique a déjà été condamnée par la CJ des CE, et peu importe qu'elle gémisse d'être "envahie" par les étudiants étrangers - ce qui, dans certains cas, est effectivement le cas.
Certains étudiants ont porté plainte, et de toute façons, la Commission ne pouvait pas ne pas être au courant. Elle a donc ouvert une procédure d'infraction contre la Belgique, qui perdra, je veux bien en prendre le pari.
La frilosité de la CF de Belgique est légendaire ; ce succès des études en Belgique, même pour des raisons discutables, était une véritable aubaine. Ben non, on laisse passer, et ça retombe en partie sur d'autres filières.
Ah, la Belgique ! Petite par son territoire mais grande par son héroïsme !